Je suis désolée de partir comme ça.
Merci pour vos sourires
Merci pour vos encouragements
Soyeux heureux Rabi (le lapin), Maman et Papa.
Il y a quatre ans, Makiko, âgée de 21 ans, s’est enfuie de sa maison.
« Plutôt que cette lettre, j’aurais aimé qu’elle vienne me parler. Je n’arrive toujours pas à y croire. »
Malgré le désir de retrouver Makiko, ses parents ne souhaitent pas révéler leur identité. Même si cette phrase nous parait très étonnante au Japon, la honte est mal vécue, et le pardon est rare. Que ce soit du point de vue des disparus ou de la famille, aucun ne parle, restant dans l’ombre. Plutôt que de vivre avec la honte certaines personnes préfèrent tout quitter pour disparaître et recommencer une vie. Cette phrase s’applique évidemment à Makiko ici mais pourrait très bien coller avec la manière d’agir des parents.
Tout est resté comme c’était. Le temps s’est arrêté dans cette chambre, comme pour bien montrer qu’elle s’en allait pour toujours. Leur fille a laissé ses affaires, son sac, son portefeuille, son téléphone, et même, sur le rebord de la fenêtre, sa clé.
« Je me dis que peut-être elle ne reviendra jamais, que c’est vraiment la fin. Il faut que je l’accepte. Si elle ne veut pas me revoir, pourquoi la forcer ? »
Makiko avait des difficultés psychologiques ; elle sortait d’une rupture sentimentale. Son corps n’a pas été retrouvé, ce qui exclut l’hypothèse d’un suicide. Pour la police, c’est bien une fuite.
« Avec ma femme, après la disparition, on venait s’asseoir sur ce banc, une demi-heure ou une heure. On observait les piétons ainsi que les gens à l’intérieur des voitures, en espérant la percevoir. »